lundi 30 avril 2012


Repli de la LRA vers le Soudan

La BBC annonce que le gouvernement soudanais soutient activement la LRA (Lord's Resistance Army) et son chef Joseph Kony.



Comme indiqué dans l'article, l'armée ougandaise a capturé des membres de ce groupe portant des uniformes soudanais. Le soutien du Soudan à cette rébellion n'est pas nouveau mais semble toujours d'actualité.

Citons Le Monde : Selon le chef d'état-major ougandais, le régime du président soudanais Omar Al-Bachir, lui-même recherché par la CPI, a commencé à armer et abriter la LRA en 2002.



Selon le site britannique, le groupe serait en train de se déplacer vers certaines zones du Darfour aux mains des milices pro-gouvernementales Janjaweed.

photo Matthias Mugisha, ravitaillement des unités ougandaises

dimanche 29 avril 2012

Point de situation sur le Soudan
Au soudan, les armes ont parlé à nouveau
La zone frontalière, pétrolifère de Heglig est devenue depuis quelques mois, l’objet d’une grande tension entre les deux soudans. Malgré l'indépendance proclamée en juillet 2012, le trace définitif des frontières est encore source de conflit en particulier ce qui concerne le statut de régions pétrolifères. La région d’Heglig, située en territoire soudanais, a été le théâtre d’affrontements entre les deux pays. La prise de Heglig le 10 avril par l'armée sud-soudanaise, suivie de violents combats et de raids aériens soudanais au Soudan du Sud, ont fait craindre un nouveau conflit entre ces deux états. Ce regain de violence a amené la communauté internationale à multiplier les appels à la retenue.
Au delà du nombre important de victimes civiles et militaires, les combats ont gravement endommagé des installations pétrolières, notamment un pipeline qui achemine du pétrole du Sud Soudan jusqu’au terminal de Port-Soudan. Selon la tribune d'Oman tribune, les raids aériens contre le sud Soudan aurait tué 16 civils et fair 34 blessés. Lien
Tentative de médiation de l'Union Africaine
L'Union africaine a condamnée les combat et donné 48 heures, pour un retrait sans conditions des troupes des zones contestées. L'organisation pan-africaine a demandé aux deux états de reprendre leurs négociations d'ici deux semaines et de trouver un accord d'ici trois mois, faute de quoi elle leur imposera ses propres règles. Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a fait paraître une feuille de route en sept points, qui doit permettre d'apporter une réponse au conflit entre les deux pays. Mercredi 25 avril, en gage de bonne volonté, le Soudan du Sud a libéré 14 prisonniers de guerre soudanais.
Le point de vue soudanais
Cité par l’agence Novosti, le Soudan du Sud n'a aucun droit de revendiquer la région frontalière de Heglig, a déclaré l'ambassadeur soudanais en Russie, Mohammad Hussein Zarrouq. "Conformément à un accord de 2002, les deux parties ont reconnu les frontières établies le 1er janvier 1956.
En vertu de ce document, la région de Heglig appartient à la république du Soudan. Ainsi, le Soudan du Sud n'a aucune raison de revendiquer ce territoire", a insisté l'ambassadeur.
La position du Sud soudan
Le président sud-soudanais, Salva Kiir, a vivement critiqué la communauté internationale, dont l’ONU et l’UA, hier, l’accusant de refuser «délibérément» de tenir Khartoum responsable des récents affrontements dans la zone frontalière. «Le gouvernement du Soudan n’a jamais cessé de bombarder notre population innocente, et ce, même après la signature de l’Accord de paix global. Il a même intensifié ses attaques aériennes en août 2011, après que le Soudan du Sud soit devenu un État indépendant, mais la communauté internationale ne l’a jamais condamné », a-t-il déclaré à l’occasion d’une conférence tenue dans les rues de Juba.
Le ministre soudanais de la Défense, Abdelrahim Mohammed Hussein, a pour sa part estimé que le Soudan du Sud tentait de dissimuler ses difficultés à subvenir aux besoins de sa population en incitant le Soudan à entrer en guerre. (Source : Sudan Tribune) publie par le site opérations de Paix lien
Déstabilisation régionale
L’ONU dispose de milliers de casques bleus au Soudan du Sud comme au Soudan. La mission de la paix Union africaine-Nations Unies (Minuad) au Darfour a dit craindre vendredi que les rebelles de cette région de l'ouest du Soudan en guerre civile n'exploitent les tensions meurtrières entre Juba et Khartoum.
Selon le site Romandie.com , Le Soudan a affirmé mercredi disposer de photos prouvant que des groupes rebelles du Darfour combattaient aux côtés des troupes gouvernementales sud-soudanaises dans la zone de Heglig, des allégations démenties par les rebelles.
Plusieurs pays de la sous-région comme le Kenya et l'Ouganda sont des alliés traditionnels du sud-soudan ainsi que les États-Unis et maintenant Israël .
Plusieurs pays arabes apportent traditionnellement leur soutien au Soudan ainsi que la Chine.
Intérêt conjoncturel sino-américain
La Chine a également fait savoir par la voix de Cui Tiankai, son vice-ministre des Affaires étrangères, qu'elle coopérait avec les États-Unis pour trouver une solution à cette crise.
Les États-Unis font circuler un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU visant à rendre juridiquement contraignante la demande de l'Union africaine de mettre un terme aux affrontements à la frontière, la reprise des pourparlers et à résoudre les nombreux différends.
État des forces en présence
Les forces armées du Sud soudan
Elles sont essentiellement issues de la rebellions du Sud , l’armée populaire de libération du Sud Soudan. L’effectif atteint à peu près 40000 hommes mais l'armement lourd reste pour l'instant limité à quelques blindés dont au moins 33 chars T72 ukrainiens qui ont transité par le Kenya. Dans le domaine aérien, le pays dispose d'une dizaine de MI 17. Elles ne sont pas en mesure de contrer l’armée soudanaise.
L'armée soudanaise
Les effectifs des forces armées du Soudan s'élèvent selon l'estimation de l'ISS (2011) à 109 300 soldats. Elles disposent d'un armement conventionnel très puissant d'origine chinoise, russe et nationale.
Fer de lance des actions contre le sud, La Force aérienne soudanaise met en ligne plusieurs dizaines d'appareils comme des MIG29, des avions d'appui SU 25 reçus du Belarus en 2008 et des Q-5/A5 chinois.
Les missions des Nations Unies
Plusieurs missions des nations unies sont a l'œuvre dans les deux soudans. Elles ne semblent pas en mesure de mettre un terme à ce regain de violence.
MINUSS
la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a été crée le 8 juillet 2011, par le biais de la résolution 1996, adoptée à l’unanimité. Dotée d’un nombre maximal de 7 000 soldats, de 900 policiers, ainsi que d’une composante civile, la MINUSS a pour mandat d’assurer une transition pacifique et démocratique vers l’indépendance du Sud-Soudan, et de contribuer à la construction du nouveau pays et de ses institutions naissantes. Elle compte actuellement près de 5300 militaires
MINUAD
La mission hybride des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD) a été créée par la résolution 1769 du Conseil de sécurité de l’ONU le 31 juillet 2007. Elle a pour objectif de mettre fin au conflit opposant les mouvements rebelles à l’armée soudanaise et aux milices arabes soutenues par le gouvernement soudanais. Elle dispose de plus de 23000 soldats. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a recommandé hier au Conseil de sécurité de l’ONU de réduire de 3260 soldats et de 770 policiers les forces de la MINUAD au regard des récents progrès sur le plan sécuritaire dans la région du Darfour.
FISNUA
Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte le 27 juin la résolution 1990 qui autorise le déploiement de la Force Intérimaire de Sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), pour une durée initiale de six mois. Conformément au mandat spécifié par les parties dans l’Accord de démilitarisation, cette force, composée de 4200 Casques bleus et 50 policiers éthiopiens, vise notamment à superviser le retrait des forces en présence, à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations civiles, à renforcer les capacités du Service de police d’Abyei et à siéger sur les organes compétents de la zone d’Abyei que l’Accord de démilitarisation a créés. 3799 soldats majoritairement éthiopiens composent cette mission.
Informations du site http://www.operationspaix.net/ du Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix .
Liens
artcile du journal 20 minutes :
photos
1.site UNMISS, armée Sud Soudan durant la cérémonie d’indépendance
2.MI24 Amnesty international Pologne

vendredi 27 avril 2012


La force en attente de la CEDEAO peut'elle intervenir au Mali

La situation au Mali a beaucoup évolué ces derniers jours. L'armée malienne peut-elle s'en sortir face à cette crise ? Rien n’est moins sûr même si la situation politique s’améliore avec le retour à Bamako du président de l’assemblée nationale qui assurera l’intérim du pouvoir.Les quinze pays qui constituent la CEDEAO* disposent comme l’ensemble des sous-régions d’Afrique d’une force civile et militaire baptisée Force en attente de la CEDEAO (FAC). Il s’agit de contingents multidisciplinaires, civils et militaires stationnées dans leurs pays d'origine et prêts à être déployés rapidement, si nécessaire.

Il s’agit de la une formalisation de l'ECOMOG (ECOWAS Monitoring Group) qui était déjà intervenue au Libéria et en Sierra Léone dans les années 1990. Cette force a été un précurseur dans la mise en place d'un mécanisme régional de paix et de sécurité. Le 6 avril, selon l’agence(Xinhua), les chefs d’état-major des pays de la CEDEAO ont élaboré un "mandat" pour l’intervention de la force militaire de la communauté au Mali, à l’issue d’une réunion d’urgence à Abidjan.


Organigramme : ministère des affaires étrangères
La CEDEAO dispose théoriquement d’un groupement interarmes (GTIA) de 2770 hommes, réservoir de force permettant d’adapter l’engagement aux besoins.

Ce GTIA que l’on pourrait comparer à Un BG de l’UE est composé :
- d’un état major permanent à Abuja (Nigeria).
- d’un bataillon Ouest sous commandement sénégalais
- d’un bataillon Est sous commandement nigérian
- d’un bataillon logistique sous commandement malien.
Au sein de cette unité on trouve aussi des éléments du génie, des hélicoptères légers et EVASAN. Cette structure est néanmoins très théorique notamment en raison de l’effondrement de l’armée malienne, de l’engagement Niger, des problèmes de l’armée du Burkina … et du manque de préparation des forces en général sur le continent.
La CEDAO insiste sur "le strict respect de l'intégrité territoriale" du Mali et pour "parer à toute éventualité" étudie le déploiement de sa force militaire forte d'au moins 2.000 hommes.D’après abidjan.net

La Cedeao n’a jamais montré son efficacité sauf une fois dans le cas du Liberia. Elle a 2 000 hommes et il lui faudra au moins un mois pour préparer l’offensive. D’ici là, il sera déjà trop tard », fait remarquer Philippe Hugon, chercheur à l’Iris.
Le rôle de l’Europe et de la FranceUne telle opération nécessite d’importants moyens logistiques que seules grandes puissances peuvent fournir pour équiper les 3000 hommes prévus. La France par la voix de son ministre de la Coopération, a promis son aide matérielle mais a exclu toute intervention de ses soldats.Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que Paris pourrait fournir un soutien logistique pour le déploiement de deux bataillons de 3.000 hommes au Mali.
Ci-joint une étude très théorique qui met en valeur les moyens aériens dont disposent désormais les pays africains. Il ya désormais en Afrique des états qui disposent de moyens récents et capables de conduire des actions militaires. Limitée au potentiel aérien , elle démontre que la région progresse dans ce domaine avec la remise en état de nombreux aéronefs au Nigeria et l’acquisition d’appareils adaptés pour les plus petits états. Le seul problème reste le financement d’une campagne militaire qui ne peut se faire sur les budgets courants.
L’aide des pays européens ou des USA, devra se concentrer sur la logistique ainsi que les transports stratégiques qui ne pourront être fourni que par ces grands pays.
Pays de la CEDAO
*BENIN, BURKINA FASO,CAP VERT ,COTE D’IVOIRE, GAMBIE, GHANA , GUINEE, GUINEE BISSAU, LIBERIA, MALI, NIGER, NIGERIA, SENEGAL,SIERRA LEONE, TOGO
publié dans Questions defense

mercredi 25 avril 2012






Les États-Unis prolongent la mission de leurs conseillers militaires en Afrique centrale
Nairobi, le 20 avril 2012) Selon l’ONG Human right watch, les attaques du groupe rebelle ougandais Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Arml, LRA) se sont intensifiées en République centrafricaine (RCA) depuis le début de l’année 2012, plaçant les civils des zones affectées dans une situation de nécessité urgente de protection. Selon l’organisation, les attaques se poursuivent également en République démocratique du Congo. Le bilan dressé par HRW : Entre janvier et mars 2012, la LRA a mené au moins 53 nouvelles attaques en RD Congo et en RCA, au cours desquelles elle a enlevé 90 civils et en a tué neuf autres, d’après les dernières recherches de Human Rights Watch en RCA et des informations publiées par les Nations Unies. Le nombre d’attaques dans le sud-est de la RCA a considérablement augmenté par rapport aux attaques signalées en 2011.
Ci-joint la copie d’une lettre de la population centrafricaine , publiée par HRW.




Volonté affichée de mettre fin à cette menace
Les Nations unies et l'Union africaine ont récemment annoncé une intervention militaire pour aider à traquer la LRA et Joseph Kony, tandis que la Russie a déclaré être prête à apporter son aide. La force de l’union africaine tarde à se concrétiser sur le terrain .
Selon le blog Casa free
Barack Obama a annoncé lundi que les conseillers militaires américains poursuivraient leur mission en Afrique centrale pour aider à traquer le chef de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony, estimant que cela fait partie de la stratégie régionale des États-Unis.
Le président a souligné qu'il avait autorisé le déploiement d' une centaine de membres de l'armée en Ouganda et dans d'autres pays d'Afrique centrale pour aider à combattre la LRA en octobre de l'an dernier, et qu'il avait demandé au Conseil de sécurité nationale d'effectuer un examen des progrès après 150 jours, ce qui a été fait.
« Aujourd'hui je peux annoncer que nos conseillers continueront leurs efforts pour traîner (Joseph Kony) en justice et sauver des vies", a-t-il dit dans un discours au Musée du mémorial de l'Holocauste à Washington.
Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa, et l’Envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour la question de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), M. Francisco Madeira, continuent à arpenter la région pour sensibiliser les gouvernements sur la nécessité de coopérer dans ce dossier


La lassitude des troupes ougandaises
L'Ouganda a déployé des douzaines d'unités pour traquer les rebelles. Ils sont soutenus depuis la fin de l’année 2011 par une centaine de membres des forces spéciales américaines.
De nombreuses petites équipes sillonnent de vastes zones inhabitées. En décembre 2008, l'opération Lighting Thunder, première opération militaire conjointe de grande ampleur, conduite contre la LRA, avec, déjà, le soutien de l'armée américaine, avait donné quelques résultats.
Néanmoins depuis cette opération, la LRA opère en petits groupes, très légers, très puissants, désormais plus difficiles à traquer."
Le site de la chaine fox news rapporte les difficultés de cette chasse éprouvante pour les soldats ougandais mais payés et difficilement ravitaillés.

photo Militaryphotos.net

Cette région d’Afrique est réellement au cœur des problèmes de sécurité africaine. La déstabilisation du Mali, le conflit soudanais sont autant de problèmes que les instances africaines doivent régler avec la situation en Guinée Bissau. Toutes ces crises donnent un sursis à la LRA.

photo 1 : HRW