dimanche 3 janvier 2021

Avancée contenue des rebelles vers Bangui ?

  

Le 2 janvier, vers 5h du matin, une attaque de la coalition a été lancée sur la ville de Damara, à 80 kilomètres de la capitale Bangui. La Coalition des patriotes pour le changement (CPC) a lancé un assaut qui a été repoussé par les forces centrafricaines soutenues par leurs alliés rwandais et russe et les casques bleus de la mission des Nations Unies (MINUSCA)selon des sources concordantes. Les FACA ont riposté aux tirs des assaillants provoquant la fuite de ces derniers tandis que les casques bleus de la MINUSCA ont multiplié les patrouilles dans la ville et sur les axes environnants. Les corps de huit éléments armés ont été retrouvés.

Ce matin à 5h30, un autre groupe de rebelles ont attaqué la base des Faca à Bangassou (750 km de Bangui). Les casques bleus sont intervenus pour protéger les civils, sécuriser les autorités locales et mener des patrouilles robustes. La Force sécurise également le camp des déplacés internes et a procédé à l’évacuation sur Bria de deux soldats FACA blessés. Les tirs ont cessé aux environs de 10h00 mais la situation est restée tendue dans la ville. Selon L'ONU " Des jeunes de Bangassou se sont mobilisés et ont pu riposter contre les attaques des Anti-Balaka et FPRC qui se sont regroupés en la coalition des patriotes pour le changement (CPC)". Les corps de cinq éléments armés ont été retrouvés.
Eléments marocain de la MINUSCA en RCA (c) UN 
En plus de la MINUSCA et des Forces armées centrafricaine, on trouve sur le terrain des éléments des forces spéciales du Rwanda qui ont été envoyés en soutien du contingent national sous commandement des Nations Unies. Le nombre de conseillers militaires russes et de membres du groupe Wagner pourrait atteindre plusieurs centaines d'opérateurs. Le groupe paramilitaire russe Wagner a multiplié les livraisons d'équipements aux Forces armées centrafricaines avec notamment des hélicoptères de transport MI-8/17.

Eléments rwandais en RCA (c) medias rwandais 

La coopération entre la Russie et la RCA date de trois ans et la présence russe est de plus en plus visible. Elle concerne la formation militaire, la fourniture d’équipement et accompagnent des FACA dans leurs opérations, la protection des mines et la sécurité du président.

Au niveau politique le gouvernement de Bangui a pris des mesures plus énergiques. le président Touadéra a relevé de leurs fonctions officielles au sein du gouvernement 3 leaders de groupes armés anti-Balaka ou ex-Seleka, le 31 décembre 2020. Ils avaient été nommés à des postes officiels dans le gouvernement au lendemain de l’accord de Khartoum de 2019. aujourd'hui le premier ministre a menacé les radios qui soutiennent les mouvements rebelles. Il a annoncé que des mesures seront prises à l'encontre des stations de radio privées qui persisteront à propager la désinformation et à faire l'apologie de la rébellion. Les élections ont donc pu se tenir même si une partie du corps électoral n'a pu effectuer y participer. La Cour constitutionnelle centrafricaine a annoncé jeudi qu’elle proclamera le 19 janvier les résultats définitifs de l’élection présidentielle et le 28 janvier ceux des élections législatives.

La rébellion ne semble donc pas avoir atteint ses objectifs même si le trafic frontalier, qui permet d’alimenter Bangui est encore interrompu. Sur le terrain, certains espèrent si les assurances sont données pouvoir voir les convois de nouveau circuler la semaine prochaine.

A Bangui comme dans les régions, le dispositif sécuritaire imposant & dissuasif de la MINUSCA mis en place en coordination avec les FSI et les FACA, a permis de déjouer les plans de ceux qui s’opposaient à la tenue de ces élections”, selon le porte-parole de la Force . La composante militaire compte 11 506 membres ainsi que près de 2000 policiers dont 1701 au sein des FPU qui ont une valeur combattante non négligeable.
Dispositif de la MINUSCA (extrait du dernier rapport du SG sur la RCA).

NB : la CPC est est un mouvement armé centrafricain créé le 17 décembre 2020 par la fusion de 6 groupes armés, 4 issus de la Séléka et 2 des anti-balaka.

dimanche 16 août 2020

Que se passe-t-il au Mozambique ?- Le nouvel eldorado gazier d’Afrique australe en grand danger !

 

carte (c) Petroleum Economist 


Les médias occidentaux s’intéressent depuis quelques mois à la République du Mozambique, ce pays de 30 millions d’habitants baigné par l’océan indien. C’est que depuis trois ans le pays fait face à une insurrection armée dans la province de Cabo Delgado. Le pays ancienne province portugaise est habituée à ce type d’instabilité en raison de la guerre civile qui opposa la FRELIMO à la RENAMO soutenue par l’Afrique du sud. Malgré l’accord de paix de 1994, il y avait eu de nombreuses résurgences du conflit qui a affaibli l’état mozambicain et permis l’émergence de nouvelles menaces. Il subsiste ainsi une certaine instabilité dans le centre du pays liée aux éléments résiduels de la RENAMO.

Le pays régulièrement balayé par les ouragans dont Idai en 2019 est en proie aux difficultés économique et au sous-développement. L’état se trouve aussi dans une situation financière très délicate et souffre d’un manque de crédibilité vis-à-vis des autorités internationales. Une rébellion s’est développée dans la province de Cabo Delgado au nord-est du pays qui a pour capitale la ville de Pemba. Frontalière de la Tanzanie elle compte 2,5 millions d’habitants répartis sur 17 districts. Si le Mozambique est majoritairement chrétien près de 18% de sa population est musulmane ; ce taux atteint les 58% dans la province avec un chômage élevé et un sous-développement socio-économique sévère. 

Un nouveau foyer d’instabilité

Le groupe Ansar al-Sunnah , est  une organisation religieuse, qui est apparue dans la province de Cabo Delgado en 2015, puis s'est militarisée. En octobre 2017, le groupe mène sa première attaque contre le port de Mocímboa da Praia. Il attaque trois postes de police et s’empare d’armes et de munitions. Son objectif est d’harceler les forces de sécurité et civiles dans le but ultime serait d'établir un état islamique dans la province.

Le 4 juin 2019, la propagande de l'Etat islamique revendique pour la première fois une opération armée au Mozambique. De nombreuses attaques sont perpétrées, détruisant l’infrastructure étatique qui existait, incendiant les maisons des particuliers et volant le bétail. En décembre 2018, le bilan s’établissait déjà à 90 morts et un millier de maisons incendiées.

 Cette semaine, les shebabs comme les ont baptisés la population locale ont capturé la ville de Mocímboa de Praia. Il s’agit de leur quatrième attaque contre le chef-lieu du district. 2 bases militaires près de la ville ont également été capturées. Mocímboa da Praia, ville d'origine d'une grande partie des chefs rebelles, est aussi une zone très stratégique pour les jihadistes, à une soixantaine de kilomètres seulement de sites de gaz naturels dont la valeur est estimée à 60 milliards de dollars. C’est une prise symbolique pour le mouvement islamiste qui souhaite en faire sa capitale.

Selon des médias locaux, les combattants islamistes ont débordé l’armée du Mozambique qui avait déployé ses forces spéciales appuysé par des mercenaires sud-africains. Les Forces Armées de défense du Mozambique (FADM ) auraient manqué de de munitions et le soutien aérien étaient trop loin pour arriver à temps. Le ministre de la Défense a déclaré « L’ennemi s'est infiltré dans plusieurs quartiers, habillé en civil et bénéficiant de diverses complicités, attaquant la ville de l'intérieur, provoquant la destruction, le pillage et le meurtre de citoyens sans défense, avec des manœuvres de sabotage et des attaques contre les moyens de secours navals à partir du port ». En juillet déjà une attaque avait coûté la vie à plusieurs soldats. 

Les insurgés utilisent les recettes habituelles de la guérilla. Très mobiles, ils disposent maintenant de nombreuses armées récupérées, de drones et utiliseraient la population civile comme boucliers humains. Les attaques ciblent tant les civils que les forces de l’ordre.  Plus de 210000 habitants ont fui la zone des combats. Il y aurait actuellement une vingtaine d’attaques par mois. 

Les projets gaziers au Mozambique

Le Mozambique attise les appétits économiques du monde entier en raison de son potentiel de développement futur. Le principal projet vise à exploiter les gigantesques réserves de gaz découvertes au large des côtes du pays. Les djihadistes menacent désormais le projet gazier et les infrastructures liées à ce gigantesque projet qui se trouvent dans la province de Cabo Delgado.

Le 27 juin huit ouvriers d’une société sous-traitante du pétrolier français ont été tués dans une embuscade. Une double attaque contre le groupe pétrolier américain Anadarko avait eu lieu en février 2019. Les sociétés pétrolières habituées à évoluer dans des environnements difficiles ont renforcé leur sécurité et font appel à des sociétés privées en complément des FDS locales. 

L’intervention des Forças Armadas de Defesa de Moçambique (FADM)

L’intervention des forces de sécurité mozambicaine a été depuis le début de cette insurrection trop faible par rapport à la menace croissante de ces groupes. L'État mozambicain a initialement considéré ces violences comme une menace à l'ordre public impliquant initialement la police de la République du Mozambique. Si les forces de sécurité ont réussi à conduire quelques opérations, détruisant des campements d’insurgés ; elles n’ont jamais pu porter de coups suffisamment sévères.  

Les FADM sont un outil obsolète fragilisée par les confrontations récentes avec la RENAMO. Les FADM ne semblent donc pas en mesure de circonscrire cette insurrection alimentée sans doute par des financements extérieurs. Elles parviennent difficilement à contrôler les grands axes de circulation, Comme la plupart des armées engagées dans des opérations de contre-insurrection les FADM sont maintenant accusées de commettre de nombreux abus soumettant les populations au racket et commettant des actes de violence contre celles-ci. Les militaires mozambicains issus pour la majorité du sud du pays ne sont pas familiers de cette région. 

L’action des sociétés de sécurité privées

Le recours aux private military company (PMC) a été rapidement envisagé en raison des difficultés des FADM à régler le problème.  Le groupe russe Wagner est intervenu en 2019 à la demande des autorités du Mozambique en échange de potentiels contrats gaziers. La compagnie aurait déployé 200 opérateurs disposant d’équipements sophistiqués, dont des hélicoptères d’attaque MI-24 et de transport MI-171Sh. Ils ont d’abord opéré le long de la frontière tanzanienne avant de le faire à l’intérieur de la province. L’arrivée des russes aurait créé un appel d’air et des volontaires de plusieurs pays africains auraient rejoint le Mozambique particulièrement de Somalie. L’action russe aurait plutôt mis de l’huile sur le feu et aggravé la situation dans la province. Plusieurs russes ont été tués dans plusieurs embuscades et les relations avec les FADM se sont rapidement dégradées. Les mercenaires russes ont semblé ne pas être réellement adapté à la menace et aux conditions d’opération particulièrement dures de la région. Ils se sont retirés il y a plusieurs mois. 

Frontier Service Group une société basée à Hong-Kong a fourni une paire de Gazelle anciennement de l’ALAT. Début avril, une d’entre elle (ZU-ROJ) a été abattue par les insurgés.  

La société Dyck Advisory Group (DAG) fournit des services aériens au profit des FDS. La société a perdu un hélicoptère lors de l'une de ses premières sorties, mais a depuis lors été crédité d'avoir dissuadé une avance des insurgés sur Pemba et d'avoir soutenu les efforts des forces gouvernementales pour reprendre Macomia, fin mai et Mocímboa da Praia, fin juin. DAG a perdu un ULM Bat Hawk, près de Miangalewa en juin. Jusqu'à présent, l'efficacité des hélicoptères est entravée par la nécessité de faire le plein à Pemba au sud de la zone de conflit et à 185 km de Mocímboa da Praia. L’appui aérien a fait défaut lors de la bataille de Mocímboa de Praia. Une autre option de ravitaillement est la base militaire de Mueda, à 94 km de Mocímboa da Praia. Les hélicoptères de combat du DAG sont accusés de pertes civiles, en particulier dans la bataille de Macomia. 

La société OAM international a aussi fourni des prestations au profit du gouvernement du Mozambique. Divers aéronefs mis en œuvre par les PMC ont été observés au Mozambique. Il s’agit notamment d’un UH-1 Huey, un Cessna Caravan, un Bell Long Ranger, un Diamond DA 42 et un ULM de reconnaissance CADG Helix. Erik Prince, bien connu dans le domaine des compagnies de sécurité est en lice pour « pacifier » la province de Cabo Delgado.

La réaction de la SADC 

L’organisation de l’Afrique australe s’est déjà réunie pour évoquer la situation au Mozambique. Un sommet réunira demain, les chefs d’état. Des experts de l'Institut sud-africain d'études de sécurité (ISS) militent pour une « intervention urgente » de la SADC et de l'Union africaine pour mettre fin à cette situation. La Tanzanie est prête à renforcer son contrôle de la frontière. Jusqu’à présent, le gouvernement de Maputo préférerait une intervention de troupes du Zimbabwe mais pas de la SADC.

Toute la stabilité de la région est menacée et l’Afrique du Sud qui est la grande puissance économique africaine pourrait être la prochaine cible. La menace terroriste est déjà présente dans le pays.  Le 23 juillet, la police a fait une descente près de Johannesburg et cinq terroristes présumés de l'Etat islamique ont été arrêtés. Les armes et le véhicule saisis lors du raid semblent relier cette cellule de l'Etat islamique aux fusillades du Nouvel An à Melville et Mary Fitzgerald Square, et à l'attaque d'une mosquée à Verulum près de Durban en 2018.

En conclusion, le terrorisme islamiste tente de poursuivre sa descente dans l’est du continent africain. Il s’appuie comme souvent une population musulmane qui a été négligée par le pouvoir central. Ansar al Sunna utilise le ressentiment de la population locale envers le pouvoir central accusé de corruption.  Il est urgent pour les états de la région (SADC), d’agir car l'insurrection de Sunnah Wal Jamaah monte régulièrement en gamme au niveau militaire et deviendra un adversaire toujours plus redoutable dans les mois à venir.


mardi 21 juillet 2020

L'armée de l'air angolaise a reçu un Daher Kodiak 100



L'armée de l'air angolaise a reçu un Daher Kodiak 100

Un Kodiak portant les couleurs de la Forca Area Nacional de Angola (Force aérienne Angolaise) a été vu à l'aéroport de Monchengladbach en Allemagne le 23 juin avant sa livraison. L'avion était temporairement immatriculé D-FSST. Le ou les appareils acquis par l’Angola seront mis en œuvre au profit du Centre pour la sécurité publique récemment créé en décembre 2019. Le CISP (Centro Integrado de Segurança Publica, Centre pour la sécurité publique) doit répondre aux problèmes de sécurité publique, catastrophes et coordonner les réponses entre la police et les agences de sécurité à travers le pays. Il porte le matricule R-756 des appareils de reconnaissance.  

L’appareil angolais (numéro de série 100-0252) a été exporté des États-Unis en 2018. Il a été photographié à Bonn en octobre 2019. SST Flugtechnik a modifié l’appareil pour qu’il puisse accomplir des tâches de cartographie. Le système de mission est équipé d’un scanner de cartographie stabilisé et une porte coulissante automatique dans le milieu du fuselage. Une console operateur est installée à l’intérieur de l’appareil qui dispose de moyens de communications satellitaires.

Daher, constructeur de la famille des TBM, a acquis en 2019, l’Américain Quest, fabricant du Kodiak 100, installé à Sandpoint dans l’Idaho. 20 Kodiak 100 Série II ont été livrés en 2019 par le constructeur. Le Kodiak 100 Series II est un avion non pressurisé de 10 places qui a une masse maximale au décollage de 3 290 kg et une charge utile de 1 603 kg. Propulsé par un turbopropulseur Pratt & Whitney PT6A-34 de 750 ch, il a une vitesse de croisière de 339 km/h et l'autonomie de 1 861 km.  Il est équipé de l’avionique Garmin G1000 NXi. L'avion de dix places a été conçu pour les opérations de décollage et d'atterrissage courts et de flottement, ce qui, selon son constructeur, le rend idéal pour une utilisation en Afrique. Sa robustesse lui permet de réaliser des opérations très diversifiées : commerciales, missions gouvernementales, évacuation médicale, plate-forme de parachutisme.

D'autres pays d'Afrique utilisent le Kodiak pour des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR), y compris le Botswana, qui a reçu un Kodiak en 2016 pour des activités anti-braconnage.


photos sst flugtecnik

samedi 23 mai 2020

La Force aérienne angolaise a reçu ses premiers avions d’entrainement K8



La Force aérienne nationale d'Angola (FANA) aurait reçu six avions d’entrainement K-8W Karakorum. Les numéros de série I-61 et I-62 et I-65 ont été identifiés selon les informations relayées sur les médias sociaux.

LeK-8 est un avion d'entraînement intermédiaire biplace et un avion d'attaque léger conçu conjointement par Aircraft Manufacturing Factory (AMF), Pakistan Aeronautical Complex, Kamra et China Nanchang Aircraft Manufacturing Company (CNMC). 

Le FANA aurait payé 52 millions de dollars à la société chinoise AVIC pour la commande initiale, comprenant, les appareils (8), des pièces de rechange, la logistique et la formation des instructeurs / techniciens.

Le FANA utilisera le K-8 comme avion de formation au sein de l’Académie la force aérienne (AFAN) qui se trouve à Catumbela près de Lobito. Ce type d’appareil est nécessaire pour la formation des futurs pilotes de Su-30K/KN. Cet avion pourrait aussi servir d'avion d'attaque léger et compléter la flotte de L-39C ou de Super-Tucano. L’appareil d’une masse maximale de 4 468 kg, peut voler jusqu’à 800 km /h, avec une autonomie de 1560 km et un plafond de 13 600 m.

Photo/CATIC via Alan Warnes 

mercredi 20 mai 2020

Le Sénégal a réceptionné ses premiers avions d’entrainement coréens KT-1



Le Sénégal a pris livraison de ses deux premiers appareils biplaces de formation KT-1S construit par la société Korea Aerospace Industries (KAI). En 2016, le pays d’Afrique de l’ouest a passé une commande de quatre appareils d’entrainement.Les deux appareils ont été livres le 3 avril selon la firme sud-coréenne pour pouvoir participer à la fête nationale sénégalaise. Les deux derniers appareils seront livrés avant le mois d’octobre 2020. Il est à noter qu’il s’agit de la première exportation de matériel militaire de la Corée du Sud en Afrique.

Le KT-1 est équipé du turbopropulseur  PT6A-62 de Pratt & Whitney Canada développant 950 ch et offrant une vitesse de pointe de 648 km/h. La formation des pilotes et mécaniciens a été conduite en Corée. Le KT-1 est un avion de formation mais peut être configuré pour des missions d'attaque légère et désigné KA-1. Sous cette forme, il est équipé de nacelles, de bombes, de roquettes et de missiles Sidewinder AIM-9.

Le Sénégal est engagé depuis plusieurs années dans la reconstruction de son Armée de l’air. Le nouveau chef d’état-major général des armées, le général Birane Diop en est d’ailleurs membre. En 2018, le Sénégal avait commandé quatre avions L-39NG auprès de la république Tchèque. Ceux-ci seront équipés de missiles Sidewinder AIM-9L pour une capacité air-air et disposeront de cinq points d’emport pour de l’armement. En 2014, la France avait fait don de avions d’entrainement quatre Epsilon au Sénégal puis deux autres en mai 2019.

Au-delà de ses appareils d’entrainement et d’appui au sol, l’armée de l’air dispose de d’un Casa 235 et d’un Fokker F-27. Un Casa 212 assure les missions de surveillance maritime. Pour remplacer certains appareils anciens, un Casa CN-235 et un NC-212i sont en commande.
 

samedi 28 septembre 2019

La Russie livre un hélicoptère au Mozambique



L'armée mozambicaine ou Forças Armadas de Defesa de Moçambique (FADM) semblent avoir réceptionné au moins un nouvel hélicoptère Mi-17 selon des photographies publiées sur les réseaux sociaux.

Deux des trois photographies montraient un Antonov An-124-100 de la 224ème unité de l'armée de l'air russe en train de décharger du matériel, à un endroit pouvant être identifié comme l'aéroport de Nacala, dans le nord du Mozambique. Selon Flightradar24, l’avion a quitté l’Europe de l’Est le 24 septembre pour revenir le 26 septembre.

La troisième photo montre un hélicoptère Mi-17 déplacé manuellement par un groupe d'hommes en tenue de camouflage mozambicaine et en civil. L’hélicoptère est démonté pour le transport et ne dispose des pales du rotor principal. Il porte la livrée des hélicoptères de la force aérienne du Mozambique.

Le vice-ministre de la défense a indiqué à la presse nationale, que les FADM, comme toutes les autres armées, ont besoin de matériel et souligné que même si le gouvernement achetait du matériel, cette information n’avait pas vocation à être médiatisée.

Plusieurs rapports indiquent une activité militaire russe significative dans ce pays d'Afrique australe. Des conseillers militaires russes seraient déployés au Mozambique depuis la fin du mois d'août. Les médias locaux ont annoncé qu'au moins 160 militaires russes se trouvaient à Cabo Delgado pour neutraliser les groupes qui perpétuent des attaques dans la région.

La Russie et le Mozambique entretiennent des liens étroits depuis les années soixante. La Russie a fourni une aide d'urgence au Mozambique à la suite du cyclone Idai et allégé la dette du pays en échange de facilité pour des investissements dans le domaine énergétique.

Sources defenceweb/ janes/ opais.sapo.mz
photo parue dans Opais 


dimanche 7 avril 2019

La Frégate Álvares Cabral de retour de mission dans le Golfe de Guinée


​​La France est le seul pays qui maintient une présence navale permanente dans le golfe de Guinée. En plus du Brésil, quelques marines européennes sont des acteurs importants de la zone. On peut ainsi citer l’Espagne et le Portugal qui participent à la sécurisation des eaux ouest africaines. La frégate portugaise Álvares Cabral qui avait appareillé de Lisbonne le 22 janvier  2019 est de retour de mission ce 6 avril.

Coopération à San Tomé Photo marinha pt 

Sa mission s’inscrit dans le cadre de l’Iniciativa Mar Aberto, qui a pour objectif de contribuer à l’effort international de montée en puissance des marines des pays du golfe de guinée avec un tropisme affirmé vers les pays lusophone de ladite région. La navire a parcouru en 75 jours de mission 11500 miles nautiques, visité 8 ports dans 5 pays (Cap Vert, Cameroun, São Tomé e Príncipe, Angola et la Cote d’Ivoire). Il a conduit 38 actions de formation dans le domaine de la sécurité maritime et distribué plus de 30 tonnes de matériel humanitaire provenant de diverses institutions sociales.

Coopération au Cap Vert  Photo marinha pt
Le navire a transporté des véhicules et du fret donné par le grand-duché du Luxembourg aux garde côtes du Cap Vert, appuyé la visite du président portugais en Angola et participé à l’exercice multinational de sécurité maritime Obangame Express 2019.  Le navire avec son équipage de 159 membres, a conduit de nombreuses actions médicales et sociales au profit des populations des pays de la région.

Selon les chiffres du premier trimestre de 2019, 32 attaques ont été perpétrées dans le Golfe de guinée avec le vol de cargaisons diverses et l’enlèvement de 34 personnes. Chaque semaine en moyenne, 20 bateaux battant pavillon portugais croisent dans cette zone.

La montée en puissance des marines africaines du golfe de Guinée se poursuit à petit pas au sein de nombreuses instance et avec une multitude d'intervenants. On peut citer le G7++ des amis du Golfe de Guinée dont la France assure la présidence en 2019. Au delà des moyens militaires et des bonnes pratiques techniques, la réalisation d'un cadre juridique uniforme pour les pays de l’ensemble de la zone est un objectif prioritaire.

Source marinha.pt

jeudi 7 mars 2019

Livraison d’avions de formation K-8 Karakorum à l'Angola ?


Selon plusieurs médias et une photographie publiée sur un réseau social chinois, l’Angola serait dans l’attente de la livraison d’avions de formation K-8 Karakorum. Un de ces avions d’entrainement à réaction [1] apparaît sur une photo prise lors de la visite de Mr Luo Ronghuai, président de la société Aviation Industry Corporation of China (AVIC) dans l’usine de Hongdu.

Un unique K-8 apparait avec la cocarde de la force aérienne nationale angolaise (FANA). Celui est partiellement recouvert de papier et semble encore en cours de fabrication.

L’Angola dispose pour la formation de ses pilotes de combat d’appareils tchèques L29/39 acquis il y a de nombreuses années. La formation des officiers de l’armée de l’air est assurée depuis 2015 par l’académie de la force aérienne installée sur la base aérienne de Catumbela près de Lobito.  Avec l’arrivée imminente des Sukhoi 30 reconditionnés ; il semble nécessaire de moderniser l’outil de formation.

Le K-8 a été conçu en Chine par la société China Nanchang Aircraft Manufacturing mais est produit par Hongdu Aviation Industry Corporation.  L’avion est propulsé par un réacteur de fabrication ukrainienne AI-25TLK développant 1 680 kg de poussée qui permet à l’appareil d’atteindre 800 km / h ou du turboréacteur Garet TFE731-2A.

Les versions exportées disposent en général de des sièges éjectables Martin Baker, d’un cockpit avec affichage tête haute et des écrans multifonctions ainsi que des missiles air-air PL-5E / PL-7 ou AIM-9 P et une nacelle avec un canon de 23 mm.

Selon le blog Chinese Military Blog huit appareils aurait été commandés.
Lien : http://chinese-military-aviation.blogspot.com/p/trainers.html



[1] avion d’attaque léger

samedi 12 janvier 2019

Les 10 ans de l’opération européenne Atalante



Patrouilleur infante Christina Djibouti 2010 
L’opération européenne de lutte contre la piraterie a fêté ses dix années d’existence au mois de décembre 2018. C’est à la fois une victoire mais aussi un constat d’échec. La question de la piraterie dans le bassin de Somalie n’a pas été réglé de manière durable malgré le long engagement militaire et politique de nombreuses puissances.

Depuis cette période, les navires et les avions de plusieurs pays se succèdent pour patrouiller dans la zone qui était il y a quelques années encore infestée de « pirates ». Ce sont à la fois des moyens militaires, civils sous contrat que des pays membres de l’UE ont fourni. La Norvège, la Nouvelle Zélande et la République de Corée ont fourni des moyens aériens et navals. La Serbie et le Monténégro fournissent actuellement des équipes de protection pour les navires du PAM.

Durant les 10 années d’opération, les avions de patrouilles maritimes se sont succédés avec une quasi permanence. Ils ont été basés à Djibouti, Mombasa (Kenya) et Victoria (Seychelles). Ils ont été fournis par la France, l’Allemagne, le Luxembourg et l’Espagne. Les avions européens travaillent avec ceux qui opèrent habituellement dans la zone. Il s’agit particulièrement des P3 Orion japonais et américains.

Ces appareils avec leur rayon d’action sont en mesure de fournir du renseignement opérationnel et de l’imagerie. Ils guident les navires de guerre vers les navires suspects et collectent des images qui sont vitales pour le suivi de la situation opérationnelle. Leur seule présence peut influer sur le comportement des navires suspects et éviter qu’ils ne passent à l’acte. L’Espagne et Allemagne ont fourni des appareils de patrouille depuis le début de l’opération.

Le commandement de l’opération se situe à Northwood en grande Bretagne mais devrait déménager dans quelques mois en Espagne. Actuellement la force est composée d’une frégate italienne et d’un patrouilleur de haute mer espagnol. La Force européenne est appuyé par les navires américains qui ravitaillent à la mer les unités européennes.

Patrouilleur suédois HSwMS Carlskrona Djibouti 2010 

Photos blog questions.defense 

jeudi 10 janvier 2019

L'Angola souhaite moderniser sa défense antiaérienne avec la Biélorussie


                            
Photo production entreprise Tetraed
Le gouvernement angolais négocie l'achat de systèmes de défense anti-aérienne auprès de la Biélorussie pour 200 millions de dollars (175 millions d'euros), selon une dépêche présidentielle à laquelle Lusa a eu accès. Selon le document signé lundi par le président angolais, cet achat est justifié par "la nécessité de garantir le fonctionnement du système de défense anti-aérien des grandes villes et des objectifs économiques stratégiques du pays".

Face à la menace sud-africaine de l’époque de l’apartheid, l’Angola s’était doté d’une défense sol-air d’origine soviétique assez dense. Bien que la menace soit devenue quasi-inexistante, le pays a toujours souhaité conserver une composante missile moyenne portée. Une modernisation partielle de cet outil avait déjà été conduite en 2015 avec des partenaires d’Europe de l’Est.  

Le document approuve également l'accord de financement entre la République d'Angola et la Banque de développement du Bélarus, "pour l'acquisition d'équipements et d'autres biens à usage spécifique" des Forces armées angolaises (FAA).)

L’accord a été conclu avec la société TETRAEDR et sera garanti par l’agence de crédit à l’exportation Eximgarant, de Biélorussie.  Cette société privée est spécialisée dans la modernisation des systèmes de missiles de défense aérienne. Elle a eu récemment un contrat pour moderniser les unités de défense antiaérienne du Vietnam.
source médias angolais