mercredi 15 août 2012

Retour de vacances
Durant ces quelques semaines l'actualité africaine s'est focalisée sur la crise au Mali avec l'envoi hypothétique d'une force de la CEDEAO.  La Somalie est toujours présente et Le Congo a  connu des soubresauts à sa frontière est dans la région de Goma.

Première partie
Situation au Mail-on ne peut que constater le blocage

LA CEDAO prépare depuis plusieurs mois une intervention militaire censé rétablir l'intégrité de l'état malien. La Mission de la CEDEAO au Mali (MICEMA) a été créée le 26 avril 2012 au terme d’un Sommet extraordinaire des chefs d’État de l’organisation.

La mission de la CEDEAO au Mali a initialement pour objectif de « sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire en attendant que le processus arrive à son terme » et de « parer à toute éventualité dans l'hypothèse de l'usage de la force pour le recouvrement de l'intégrité territoriale du Mali ».

Les chefs d'état-major se sont réuni en de nombreuses occasions pour donner vie à cette initiative ; la dernière réunion s'étant achevée le 14 aout 2012. Une mission d'évaluation de la CEDEAO a effectué une reconnaissance au Mali et le processus de planification militaire a été conduit jusqu'à son terme. La conférence de planification finale pour le déploiement de la MICEMA s'est tenue du 8 au 11 août 2012.

Les chefs d'état-major de la CEDEAO se sont réunis à Bamako les 13 et 14 pour valider les conclusions des travaux de planification sur le concept de la MICEMA.

la réunion extraordinaire du Comité des chefs d'État-major de la CEDEAO, qui s’est tenue à Bamako du 13 au 14 aout 2012 n’a pas atteint tous ses objectifs.

Le concept tel qu'il était initialement prévu n'a pas été validé en l'état. La partie malienne a présenté de nouvelles propositions et les chefs d'état-major ont estimé que ces propositions devaient être soumises au sommet des chefs d'État pour décision.

Selon la partie malienne, la sécurisation des organes de la transition ne peut pas être assurée par des soldats de la CEDEAO ; Il s'agit d'une affaire nationale.

La deuxième phase du plan parle de la formation de troupes maliennes n'a pas appelé de commentaires significatifs.

Au regard de la question de la reconquête du Nord du Mali, le chef d'état-major général des armées du Mali, le colonel-major Ibrahima Dahirou Dembélé a affirmé: "nous sommes également de même avis, bien qu'il ait un travail de négociation en amont, mais ce sont les troupes maliennes qui seront devant, personne ne fera cette guerre à la place du Mali, les autres viendront en appui, surtout en avions et en logistiques".

Le Chef d'état-major estime les besoins à deux ou trois bataillons sur le territoire malien pour la reconquête du nord.

Cette déclaration du colonel-major Dembélé traduit toute les difficultés entre les autorités militaires maliennes et celles de la CEDEAO à trouver un accord quant au déploiement de la force en attente au Mali.

Le déploiement de la MICEMA ne dépend plus que du feu vert des Nations unies après une requête formelle du Mali. Le 10 aout le président du conseil de sécurité, ambassadeur français Gerard Araud a demandé à l'organisation régionale de préciser les détails de l'opération envisagée. Selon Rfi, l'ONU a demandé à la CEDEAO de définir les problématiques du terrain et les besoins d'une force militaire. Le 04 aout, Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que la France appuiera une intervention africaine au Mali mais qu’elle n'en prendra pas l'initiative. 

Organisation du commandement
Il existe de nombreuses divergences entre les autorités maliennes et la CEDEAO concernant les missions et bien sûr , le commandement de cette force.  L'armée malienne dispose de son commandement et la force en attente d'appui aura sa propre chaine hiérarchique. L'idée d'un commandement intégré pour superviser l 'ensemble est difficilement acceptable pour le Mali .

L'action de CEDEAO est mal perçue au Mali qui a dénoncé l'attitude de l'organisation après le blocage d'armes visant à renforcer l'armée malienne, en Guinée et au Sénégal

Alors que le président par intérim Dioncounda Traoré tente de former un nouveau gouvernement d'unité nationale, l'intervention de la CEDEAO est de facto reportée de quelques semaines au minimum. ces reports successifs donne encore du temps à l'action diplomatique sous la houlette de la médiation du Burkina.

photo : présidence RCI
A suivre la situation en Somalie