dimanche 29 avril 2012

Point de situation sur le Soudan
Au soudan, les armes ont parlé à nouveau
La zone frontalière, pétrolifère de Heglig est devenue depuis quelques mois, l’objet d’une grande tension entre les deux soudans. Malgré l'indépendance proclamée en juillet 2012, le trace définitif des frontières est encore source de conflit en particulier ce qui concerne le statut de régions pétrolifères. La région d’Heglig, située en territoire soudanais, a été le théâtre d’affrontements entre les deux pays. La prise de Heglig le 10 avril par l'armée sud-soudanaise, suivie de violents combats et de raids aériens soudanais au Soudan du Sud, ont fait craindre un nouveau conflit entre ces deux états. Ce regain de violence a amené la communauté internationale à multiplier les appels à la retenue.
Au delà du nombre important de victimes civiles et militaires, les combats ont gravement endommagé des installations pétrolières, notamment un pipeline qui achemine du pétrole du Sud Soudan jusqu’au terminal de Port-Soudan. Selon la tribune d'Oman tribune, les raids aériens contre le sud Soudan aurait tué 16 civils et fair 34 blessés. Lien
Tentative de médiation de l'Union Africaine
L'Union africaine a condamnée les combat et donné 48 heures, pour un retrait sans conditions des troupes des zones contestées. L'organisation pan-africaine a demandé aux deux états de reprendre leurs négociations d'ici deux semaines et de trouver un accord d'ici trois mois, faute de quoi elle leur imposera ses propres règles. Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a fait paraître une feuille de route en sept points, qui doit permettre d'apporter une réponse au conflit entre les deux pays. Mercredi 25 avril, en gage de bonne volonté, le Soudan du Sud a libéré 14 prisonniers de guerre soudanais.
Le point de vue soudanais
Cité par l’agence Novosti, le Soudan du Sud n'a aucun droit de revendiquer la région frontalière de Heglig, a déclaré l'ambassadeur soudanais en Russie, Mohammad Hussein Zarrouq. "Conformément à un accord de 2002, les deux parties ont reconnu les frontières établies le 1er janvier 1956.
En vertu de ce document, la région de Heglig appartient à la république du Soudan. Ainsi, le Soudan du Sud n'a aucune raison de revendiquer ce territoire", a insisté l'ambassadeur.
La position du Sud soudan
Le président sud-soudanais, Salva Kiir, a vivement critiqué la communauté internationale, dont l’ONU et l’UA, hier, l’accusant de refuser «délibérément» de tenir Khartoum responsable des récents affrontements dans la zone frontalière. «Le gouvernement du Soudan n’a jamais cessé de bombarder notre population innocente, et ce, même après la signature de l’Accord de paix global. Il a même intensifié ses attaques aériennes en août 2011, après que le Soudan du Sud soit devenu un État indépendant, mais la communauté internationale ne l’a jamais condamné », a-t-il déclaré à l’occasion d’une conférence tenue dans les rues de Juba.
Le ministre soudanais de la Défense, Abdelrahim Mohammed Hussein, a pour sa part estimé que le Soudan du Sud tentait de dissimuler ses difficultés à subvenir aux besoins de sa population en incitant le Soudan à entrer en guerre. (Source : Sudan Tribune) publie par le site opérations de Paix lien
Déstabilisation régionale
L’ONU dispose de milliers de casques bleus au Soudan du Sud comme au Soudan. La mission de la paix Union africaine-Nations Unies (Minuad) au Darfour a dit craindre vendredi que les rebelles de cette région de l'ouest du Soudan en guerre civile n'exploitent les tensions meurtrières entre Juba et Khartoum.
Selon le site Romandie.com , Le Soudan a affirmé mercredi disposer de photos prouvant que des groupes rebelles du Darfour combattaient aux côtés des troupes gouvernementales sud-soudanaises dans la zone de Heglig, des allégations démenties par les rebelles.
Plusieurs pays de la sous-région comme le Kenya et l'Ouganda sont des alliés traditionnels du sud-soudan ainsi que les États-Unis et maintenant Israël .
Plusieurs pays arabes apportent traditionnellement leur soutien au Soudan ainsi que la Chine.
Intérêt conjoncturel sino-américain
La Chine a également fait savoir par la voix de Cui Tiankai, son vice-ministre des Affaires étrangères, qu'elle coopérait avec les États-Unis pour trouver une solution à cette crise.
Les États-Unis font circuler un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU visant à rendre juridiquement contraignante la demande de l'Union africaine de mettre un terme aux affrontements à la frontière, la reprise des pourparlers et à résoudre les nombreux différends.
État des forces en présence
Les forces armées du Sud soudan
Elles sont essentiellement issues de la rebellions du Sud , l’armée populaire de libération du Sud Soudan. L’effectif atteint à peu près 40000 hommes mais l'armement lourd reste pour l'instant limité à quelques blindés dont au moins 33 chars T72 ukrainiens qui ont transité par le Kenya. Dans le domaine aérien, le pays dispose d'une dizaine de MI 17. Elles ne sont pas en mesure de contrer l’armée soudanaise.
L'armée soudanaise
Les effectifs des forces armées du Soudan s'élèvent selon l'estimation de l'ISS (2011) à 109 300 soldats. Elles disposent d'un armement conventionnel très puissant d'origine chinoise, russe et nationale.
Fer de lance des actions contre le sud, La Force aérienne soudanaise met en ligne plusieurs dizaines d'appareils comme des MIG29, des avions d'appui SU 25 reçus du Belarus en 2008 et des Q-5/A5 chinois.
Les missions des Nations Unies
Plusieurs missions des nations unies sont a l'œuvre dans les deux soudans. Elles ne semblent pas en mesure de mettre un terme à ce regain de violence.
MINUSS
la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a été crée le 8 juillet 2011, par le biais de la résolution 1996, adoptée à l’unanimité. Dotée d’un nombre maximal de 7 000 soldats, de 900 policiers, ainsi que d’une composante civile, la MINUSS a pour mandat d’assurer une transition pacifique et démocratique vers l’indépendance du Sud-Soudan, et de contribuer à la construction du nouveau pays et de ses institutions naissantes. Elle compte actuellement près de 5300 militaires
MINUAD
La mission hybride des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD) a été créée par la résolution 1769 du Conseil de sécurité de l’ONU le 31 juillet 2007. Elle a pour objectif de mettre fin au conflit opposant les mouvements rebelles à l’armée soudanaise et aux milices arabes soutenues par le gouvernement soudanais. Elle dispose de plus de 23000 soldats. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a recommandé hier au Conseil de sécurité de l’ONU de réduire de 3260 soldats et de 770 policiers les forces de la MINUAD au regard des récents progrès sur le plan sécuritaire dans la région du Darfour.
FISNUA
Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte le 27 juin la résolution 1990 qui autorise le déploiement de la Force Intérimaire de Sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), pour une durée initiale de six mois. Conformément au mandat spécifié par les parties dans l’Accord de démilitarisation, cette force, composée de 4200 Casques bleus et 50 policiers éthiopiens, vise notamment à superviser le retrait des forces en présence, à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations civiles, à renforcer les capacités du Service de police d’Abyei et à siéger sur les organes compétents de la zone d’Abyei que l’Accord de démilitarisation a créés. 3799 soldats majoritairement éthiopiens composent cette mission.
Informations du site http://www.operationspaix.net/ du Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix .
Liens
artcile du journal 20 minutes :
photos
1.site UNMISS, armée Sud Soudan durant la cérémonie d’indépendance
2.MI24 Amnesty international Pologne

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