Article de la voix de
la Russie
La mission militaire
africaine de la France
Par La Voix de la Russie |
Les résultats des opérations militaires des pays
occidentaux en Orient en témoignent : les problèmes complexes sont devenus
intraitables, et les malheureux sont devenus encore plus malheureux. La
France est-elle prête à accepter de tels résultats de ses missions dans la
politique étrangère ?
Le 19 janvier dernier, le président syrien Bachar al-Assad a
déclaré dans un entretien accordé à l’AFP: « Aujourd'hui, soit c’est la
politique européenne, qui est formulée avec la bénédiction américaine, soit
c’est la politique américaine qui est perçue par les européens comme leur
propre ». Selon le président syrien, ni l’Europe en
général, ni la France en particulier, ne sont capables de jouer un rôle
quelconque dans l’avenir de la Syrie et des pays voisins.
Mais la France envisage jouer ce rôle dans les pays
d’Afrique, qui sont restés sous son influence. Le 21 janvier le ministre
français de la Défense Jean-Yves Le Drian a parlé de l’« expansion de la
présence militaire » dans les pays du Sahel, une zone d’influence
traditionnelle de la France. A Abidjan, la capitale
économique de la Côte d'Ivoire, un centre logistique d’approvisionnement
militaire pour les bases militaires et les opérations des troupes françaises
sera créé. Et dans la capitale tchadienne N'Djamena, c’est un centre
Régional de l'Armée de l'air française et une base aérienne de l'armée qui vont
être mis en place. Enfin, les véhicules aériens sans pilote (UAV) seront basés
dans la capitale du Niger Niamey.
Cette séparation des zones
d’influence satisfait totalement les Etats-Unis. Selon l’analyste de Stratfor
Mark Schroeder, la France prive ainsi les Etats-Unis de la nécessité de réagir
à des crises dans les pays qui n’intéressent pas vraiment les Américains.
Cependant, tout n’est pas si simple. La protection des
intérêts nationaux implique des coûts importants. Sur le fond des réductions
budgétaires considérables, le ministre de la Défense de la France a réussi à
préservé le budget de la Défense au même niveau que les années précédentes – à
31,4 milliards d’euros. Des dépenses pour des opérations d’outre-mer ne sont
pas prévus dans ce budget, alors que l’opération au Mali a coûté 650 millions
d’euros à la France. Le montant du budget de l’opération qui vient de commencer
en République centrafricaine est difficile à déterminer : la situation y est
bien pire qu’on ne le prévoyait.
Les voisins européens de la France ne se bousculent pas au
portillon pour aider la France à financer cette campagne. Lors du sommet de
l'UE à Bruxelles en décembre 2013, le président François Hollande a tenté
d'obtenir la reconnaissance de l'opération militaire en RCA à l'échelle
européenne pour bénéficier d’une aide financière d’office, mais on ne lui a pas
accordé cette reconnaissance. Comme l'a indiqué Angela Merkel : « Nous ne
pouvons pas financer ces opérations, car nous n’avons pas participé au
processus de prise de décision dès le début. » Il y a quelques jours, Le Drian
a rencontré à Paris son homologue allemande, Ursula von der Leyen. Les deux
diplomates discutaient notamment des « opérations des forces de l’UE » en
Afrique.
Malgré cela, le problème de financement ne perturbe pas les
plans militaires de la France. Dans une interview accordée à Associated Press,
Jean-Yves Le Drian a déclaré que dans sa lutte contre le terrorisme, la France
s’avance vers une approche régionale, qui englobe le Tchad, la Côte d'Ivoire,
le Burkina Faso, le Niger et le Mali. « Nous sommes en train de réorganiser les
méthodes de déploiement des forces militaires en Afrique pour mieux faire face
aux crises potentielles », a indiqué le ministre français de la Défense.
L’imposition de la paix nécessite non seulement du temps,
mais aussi de l’argent et des soldats. Avant 2019, la France prévoit de réduire
les effectifs de ses forces armées de 80.000 personnes. On ignore quelle
influence cela aura sur les forces d’expédition. D’ailleurs, il n’est pas prévu
d’élargir le contingent militaire en Afrique. Selon Le Drian, « le même nombre
de soldats restera dans la région du Sahel – 3000. Mais ils seront organisés
différemment.»
L'expérience montre qu’il est difficile de prédire comment
évoluera la situation dans ce cas. Au Mali, le contingent français est déjà en
passe d’être réduit. Quant à la RCA, il s’est avéré que 1600 soldats qui y sont
déployés, ce n’est pas suffisant. La présidente par intérim du pays Catherine
Samba Panza a déjà déclaré que «… le nombre de soldats actuel ne suffit même
pas à remettre de l'ordre à Bangui. Si on veut rétablir la paix sur toute l'étendue
du territoire.»
Les récentes opérations des pays
occidentaux à l’Est étaient menées par des coalitions de pays avec des
ressources et des budgets illimités. Les résultats de ces opérations sont
déplorables. La France espère obtenir un résultat différent en Afrique.
Et l’Afrique l’espère aussi.
Rédaction en ligne, Vadim Fersovitch
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Je reproduis ici un article de la Voix de la Russie qui parle de la mission de la France en Afrique. Le média stigmatise la difficulté de ces opérations, leur cout élevé pour la France et le manque de solidarité européenne. la critique est évidente et la France est accusée d'agir en lieu et place des États-Unis. Cela rappelle la guerre froide.
Bien que membre du conseil de sécurité, le pays ne prend pas sa part dans la résolution des conflits. On pourra même noter sa quasi absence des opérations de maintien de la paix sur le continent africain.
L’Ukraine de son côté est un meilleur élève et fourni au delà de détachements d'hélicoptères, des moyens dans le cadre de la lutte contre la piraterie.
photo : site du ministère de la défense de Russie
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