jeudi 3 mars 2011

Ziguinchor, 27 fév (APS) - L’armée sénégalaise poursuit ses opérations de ratissage entamée depuis une dizaine de jours dans le nord Sindian (Bignona) et fait état "résultats probants" en dépit de pertes dans ses rangs.

Trois militaires ont été tués et trois autres blessés samedi dans cette offensive, portant ainsi à 19 le nombre de soldats tués depuis le 27 décembre en Casamance, rapportent plusieurs sources à Ziguinchor où il était difficile d’obtenir du Commandement confirmation de ces informations.

Le même jour, la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) a déclaré dans un communiqué que "l’armée est en train de mener une action offensive dans le nord Sindian depuis une dizaine de jours. Des résultats probants sont obtenus avec des pertes très importantes chez les rebelles qui enregistrent au moins quinze tués et de nombreux blessés".

La DIRPA a signalé que "depuis le début de l’après-midi (du vendredi), ils (les éléments rebelles) sont en train de se replier en débandade vers la frontière (avec la Gambie)".

Toute la journée du vendredi, l’avion de reconnaissance de l’armée et un hélicoptère ont effectué des rotations en vue d’appuyer les troupes au sol.

A propos de la mort des soldats, la DIRPA note que "les armées sont donc dans des opérations de guerre et il convient à ce titre, de s’attendre à ce qu’il y ait de temps en temps des pertes car c’est la logique de toute opération militaire même s’il faut s’atteler à les minimiser".

"En tout état de cause, ajoute la DIRPA, les armées restent déterminées à ne laisser aucune liberté d’action aux bandes armées afin que la sécurisation des personnes et de leurs biens soit pleinement vécue dans la région naturelle de la Casamance".

Le conflit séparatiste en Casamance a connu une tournure depuis le mois de décembre lorsque la rébellion a commencé à utiliser de nouvelles armes dont un rapport militaire vient de certifier qu’elles étaient de fabrication iranienne.

Cette donne a conduit Dakar à rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran.

En novembre dernier, une cargaison d’armes en provenance d’Iran avait été arraisonnée au Nigeria. Ces armes, selon des médias, devaient transiter par la Gambie et finir entre les mains des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), qui sévit dans le sud du Sénégal depuis 1982.

Le Sénégal a rompu mardi ses relations diplomatiques avec l’Iran en raison "des balles iraniennes (qui) ont pu causer la mort de soldats sénégalais", selon le ministère des Affaires étrangères.

Le texte cite un rapport de l’état-major général des armées sénégalaises transmis au président de la République, Abdoulaye Wade, sur les derniers développements du conflit en Casamance.

Ce rapport "a démontré que les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance disposent d’armes sophistiquées qui ont causé la mort de soldats sénégalais", rapporte cette source.

Jeudi, le Sénégal et la Gambie, ont décidé, à la fin d’une réunion de deux jours de la Commission consultative des deux pays, d’organiser des manœuvres militaires conjointes et des patrouilles mixtes des forces de sécurité le long de leur frontière commune, pour assurer la stabilité des deux pays.

En conférence de presse vendredi, le Collectif des cadres casamançais a appelé l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations unies (ONU) à ne pas donner suite à l’idée d’un référendum d’autodétermination en Casamance formulée par formulée l’ex-secrétaire général du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) Ansoumana Badji.

OID/BK

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