dimanche 26 décembre 2010

Bissau: remise en liberté de l'ex-chef de l'armée renversé le 1er avril

BISSAU - L'ancien chef de l'armée bissau-guinéenne renversé le 1er avril, José Zamora Induta, a été libéré mercredi soir en même temps que six autres officiers, deux jours après que la Commission européenne eut exigé la fin des détention illégales et brandi la menace de sanctions.

"Je suis sorti hier (mercredi) soir, sur ordre de l'état-major qui a mis en pratique une requête du président de la République (Malam Bacai Sanha) et du gouvernement (de Carlos Gomes Junior)", a déclaré jeudi l'amiral Induta, joint au téléphone par l'AFP.

Sa libération est intervenue après le lancement, lundi, par la Commission européenne à Bruxelles, d'une procédure pouvant déboucher sur des sanctions à l'encontre de la Guinée-Bissau.

Elle avait exigé "la fin des détentions illégales et de l'impunité" dans ce pays et menacé de suspendre, partiellement ou intégralement, la coopération au développement, à l'exception des aides humanitaires. Des financements européens de 120 millions d'euros étaient envisagés jusqu'en 2013.

Cette menace avait été prise très au sérieux à Bissau, au moment où le gouvernement doit combler un déficit budgétaire de 82 millions d'euros.

Une source proche de l'état-major a néanmoins affirmé à l'AFP que cette libération n'avait "pas été décidée sous la pression" de la communauté internationale mais "à titre purement humanitaire".

"Il (Induta) est placé en résidence surveillée. Il n'est pas libre de ses mouvements", a ajouté cette source militaire.

Le général Indjai, adjoint au chef d'état-major général José Zamora Induta, avait fait arrêter son supérieur, le 1er avril. Le même jour, le chef du gouvernement, Carlos Gomes Junior, avait été séquestré pendant plusieurs heures et menacé de mort par des militaires proches du général Indjai.

Trois mois plus tard, Indjai s'était fait nommer, officiellement, à la tête de l'armée, au grand regret de la communauté internationale.

Ce dernier "putsch" au sein de l'armée intervenait un peu plus d'un an après le double assassinat, en mars 2009, du chef d'état-major général Batista Tagmé Na Wai et du président de la République Joao Bernardo Vieira.

Jeudi, le ministère de la Défense a annoncé qu'"en concertation avec l'état-major et le tribunal militaire", il avait décidé de remettre en liberté le contre-amiral Zamora Induta et le colonel Samba Diallo, détenus depuis le 1er avril, mais aussi cinq autres officiers arrêtés en 2009.

Le général de brigade Manel Melcias Fernandes et quatre autres militaires ont été libérés de la base aérienne de Bissau. L'armée leur imputait la responsabilité de l'attentat à la bombe contre Batista Tagmé Na Waie....

(©AFP / 23 décembre 2010 11h45)

USA-Guinée Bissau : Washington se félicite de la libération « heureuse » de Zamora Induta

José Zamora Induta, ancien chef de l'armée bissau-guinéenne a été libéré ce 22 décembre. Les Etats Unis, par le biais de leur ambassade basée à Dakar, se félicite de cette libération « heureuse ».

(photo: 2space.net) José Zamora Induta, ancien chef de l'armée bissau-guinéenne .

(photo: 2space.net) José Zamora Induta, ancien chef de l'armée bissau-guinéenne .

« L'Ambassade des États-Unis d’Amérique est heureuse de constater la décision prise par le gouvernement de la Guinée-Bissau de libérer Zamora Induta, ancien chef des forces armées, et les autres détenus », lit-on dans le communiqué. De même selon Washington, « Ces libérations sont conformes aux déclarations antérieures du gouvernement des États-Unis demandant au gouvernement de la Guinée-Bissau de respecter la constitution et la primauté du droit ».

M. Zamora avait arrêté le 1 avril dernier avec d’autres officiers. A cette occasion, le premier ministre, Carlos Gomes Junior, avait été aussi mis en résidence surveillée. « Plus qu’à un coup d’Etat, on a assisté à un basculement du pouvoir au sein de l’armée », avait observé RFI. Devant une telle situation qui risquait de plonger à nouveau ce pays dans l’instabilité, les américains avaient demandé « au gouvernement de Guinée-Bissau de mettre un terme à la détention illégale prolongée du vice-amiral Jose Zamora Induta et d’autres officiers et soldats ». « Au vu de la promotion du général Indjai et du maintien en détention de l’amiral Induta, les États-Unis n’apporteront pas leur appui au processus de réforme du secteur de la sécurité », avait martelé Washington.

EL HADJI ALASSANE DIALLO aloulodia@gmail.com

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