mercredi 19 janvier 2011

Côte d’Ivoire: le plan militaire de la CEDEAO en marche?

Mardi, 18 Janvier 2011 19:38 Jacques Théodore Balima

Les chefs d’état-major des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu ce mardi 18 janvier 2011 à Bamako, Mali, une réunion essentiellement consacrée à la Côte d’Ivoire.

«Nos préparations sont très bien avancées et nous sommes prêts à passer à l`action si nécessaire et il faut que cela soit clair», a indiqué Olusegun Petinrin, un officier nigérian. La rencontre de Bamako devrait permettre aux chefs d’état-major des armées de l’Afrique de l’ouest de plancher sur la stratégie militaire à exécuter, au cas où la CEDEAO voudra mettre en œuvre son option de déloger Laurent Gbagbo du palais présidentiel par la force. Pour ce faire, ils ont travailler sur le rapport final de leur rencontre des 28 et 29 décembre 2010. Dans ce rapport, il est question d’«écarter Laurent Gbagbo du pouvoir le plus rapidement possible pour que le gouvernement légitime puisse être mis en place et commencer ses activités.» Selon les planificateurs de cette intervention militaire, il est également prévu une évacuation des étrangers avant l’opération. «Il faut prévoir l’éventualité d’attaques contre les nationaux et contributeurs de troupes par les forces ivoiriennes et par conséquent une évacuation doit précéder toute action par la force d’intervention», mentionne le rapport.

La réunion des chefs d’état-major des armées se tient au même moment où une tentative diplomatique pour obtenir le départ pacifique de Laurent Gbagbo, est menée par Raïla Odinga, émissaire de l’Union africaine. Après une rencontre le lundi 17 janvier avec Laurent Gbagbo, M. Odinga s’est également entretenu avec Alassane Dramane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale. Rien n’a réellement filtré des entrevues mais cette énième tentative diplomatique, sauf miracle, est probablement vouée à l’échec, vu que les deux présidents de la Côte d’Ivoire campent sur leurs positions respectives.

En rappel, la CEDEAO menace de recourir à la «force légitime» pour déloger Laurent Gbagbo du palais présidentiel au cas où la diplomatie échouerait. Du côté de Paris, on prône toujours la diplomatie pour sortir de cette impasse. «L’usage de la force en Côte d`Ivoire ne doit être envisagé qu’en tout dernier recours», a réaffirmé, le ministre français des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie devant l’Assemblée nationale. Sur le terrain, la situation reste tendue à Abidjan. Juste avant l’arrivée de l’émissaire de l’Union africaine, des troupes de l’Onuci, prises à partie par des foules pro-Gbagbo, ont dû tirer en l’air pour les disperser, rapportait ce lundi un porte-parole de cette structure. Pendant ce temps, l’ONU doit voter, ce mardi à Washington, un renfort de 2000 hommes pour l’Onuci. Il faut noter également que la journée «pays mort» décrétée par les pro-Ouattara a été diversement suivie ce mardi 18 janvier.

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